La qualité alimentaire, un enjeu majeur aux multiples facettes

Découvrir le terrain : de la chocolaterie à la restauration

Pendant mes études, j’ai eu la chance de multiplier les expériences pour découvrir les différents aspects du secteur alimentaire.

Mon premier stage majeur s’est déroulé dans une usine de chocolaterie. J’y ai découvert la réalité du terrain, le contact avec les opérateurs, la rigueur nécessaire à chaque étape. L’usine, c’est un monde à part, exigeant, où la qualité se joue souvent sur des détails.

J’ai ensuite effectué une alternance en restauration hôtelière, en charge de la sécurité des aliments pour les restaurants des hôtels. C’était une expérience très formatrice : il fallait s'assurer de la conformité des pratiques en matière de qualité/sécurité des aliments au sein des restaurants, gérer les non-conformités, et parfois réagir en urgence face à une crise.

Avant de rejoindre Ekkiden, j’ai réalisé une autre alternance dans une multinationale alimentaire sur la thématique des emballages au pôle laitier. J’y ai découvert un nouvel enjeu : celui du contenant. On parle beaucoup du produit, mais l’emballage a lui aussi un rôle clé dans la qualité et la sécurité des aliments.

Trois grands axes au cœur de mon métier

Aujourd’hui, j’interviens pour un grand distributeur au sein du pôle qualité alimentaire. Mon rôle s’articule autour de trois grands axes : le développement produit, le suivi qualité et les projets transverses.

Le premier, c’est le développement des produits, qui est initié par le marketing et coordonné par les achats. Globalement, nous partons d’un appel d’offres, analysons les fiches techniques, participons aux dégustations internes et en planifions en externe, guidons les créations marketing de l’emballage, contribuons à l'élaboration des cahiers des charges produits et emballages, puis validons les premiers échantillons fabriqués avant la mise sur le marché.

Ensuite vient le suivi qualité, tout aussi essentiel. Une fois en rayon, les produits sont régulièrement analysés selon les critères des cahiers des charges. Je gère les non-conformités analytiques et de panel et les réclamations consommateurs.

Enfin, je participe à des projets transverses liés à la réglementation ou à l’amélioration continue : mise à jour des emballages, suppression d’ingrédients controversés, création d’outils de pilotage qualité pour le suivi des produits et fournisseurs...

De la conception au comportement en rayon : les moments clés

Dans ce métier, les points critiques se situent à la fois en amont et en aval du cycle de vie du produit.

En amont, tout commence par la définition des caractéristiques produits  et la sélection du fournisseur . Il faut s’assurer que chaque partenaire est certifié, que les ingrédients sont conformes à la réglementation, tout en respectant la politique qualité du groupe.

En aval, le suivi du produit sur le marché est déterminant : analyses, panels, réclamations… Tout est scruté pour détecter les écarts, corriger ou retirer un produit si nécessaire. Ce suivi permanent garantit la sécurité et la confiance du consommateur.

Gérer les crises avec méthode

Quand une alerte qualité survient, chaque minute compte. Qu’il s’agisse d’un retrait ou d'un rappel produit, des procédures établies et évolutives encadrent ces crises.

Dès qu’un risque est identifié, nous réalisons une analyse de risque approfondie. Si le risque sanitaire est confirmé, nous lançons un retrait ou un rappel immédiat. Sinon, nous adaptons la stratégie en fonction du niveau de risque.

Ces situations exigent sang-froid et rigueur. Elles reposent sur une collaboration étroite entre les fournisseurs et les services internes, voire les services officiels. Chaque décision est argumentée, tracée, et doit être prise rapidement pour protéger le consommateur.

L’évolution des attentes consommateurs

Depuis quelques années, je constate une évolution profonde des comportements alimentaires. Les consommateurs veulent des produits plus sains, plus transparents et à prix maîtrisé.

Des outils comme Yuka ont accentué cette tendance : les gens scannent, comparent, posent des questions. Cela pousse toute la filière à se réinventer.

Je participe notamment à des démarches de suppression de substances controversées : pas moins de 120 ingrédients à risque ont ainsi été retirés de nos gammes. Ces initiatives traduisent une véritable évolution des mentalités, au service d’une alimentation plus sûre et plus responsable.

La réglementation, colonne vertébrale de la qualité

La réglementation guide chacun de nos choix. Dès la phase de développement, nous devons vérifier les ingrédients autorisés, les allégations possibles, les dénominations réglementaires et les mentions d’étiquetage.

Chaque élement sur un emballage doit être justifié, qu’il s’agisse d’u mot, d'un chiffre, d’une allégation ou encore d’un visuel.

Lorsque la législation évolue, il faut s’adapter rapidement : modifier une recette, un emballage... Heureusement, nous sommes accompagnés par des experts réglementaires qui assurent une veille constante et anticipent les changements.

Innover pour mieux sécuriser

L’innovation est un levier essentiel dans mon métier. Elle ne concerne pas uniquement les produits, mais aussi les outils et les méthodes de suivi.

J’ai par exemple mis en place des tableaux de suivi dynamiques pour détecter plus rapidement les déviations dans les analyses. Ce type d’outil me fait gagner en réactivité et en fiabilité.

Pour moi, innover, c’est avant tout améliorer : renforcer la sécurité, simplifier les processus et mieux collaborer avec les équipes internes et les fournisseurs.

Mon expérience chez Ekkiden

J’ai rejoint Ekkiden parce que je cherchais un environnement flexible, stimulant et humain.

Le conseil m’offre l’opportunité de travailler sur des projets diversifiés, tout en bénéficiant d’un accompagnement mutuel, aussi bien avec le client qu’avec Ekkiden. C’est une expérience qui repose sur deux dynamiques complémentaires : le client me fait évoluer sur les aspects opérationnels tandis qu'Ekkiden accompagne ma progression en aidant à ma montée en compétences. 

Travailler à la fois pour un client et pour Ekkiden, c’est avoir deux visions complémentaires du métier : celle du terrain et celle de la stratégie.

Mes conseils pour les futurs experts qualité 

Si je devais donner quelques conseils à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans la qualité agroalimentaire, je dirais :

• Soyez curieux, car chaque produit et chaque processus présentent des spécificités qui enrichissent votre vision globale de votre périmètre d’action ;

• Faites preuve de rigueur, car la sécurité du consommateur dépend de vous ;

• Développez votre esprit d’analyse, pour repérer les signaux faibles ;

• Et surtout, gardez le sens de votre mission : protéger, informer et améliorer.

C’est un métier où chaque détail compte, mais où chaque progrès a un impact concret sur la santé, la satisfaction et la confiance des consommateurs.

Un métier de conviction

De mes débuts en industrie à mes missions actuelles en grande distribution, j’ai toujours cherché à donner du sens à mon travail.

La qualité, ce n’est pas seulement un ensemble de normes : c’est un engagement collectif pour garantir la sécurité et la transparence de notre alimentation.

C’est ce qui me motive chaque jour : savoir que, quelque part, mon travail contribue à rendre le monde un peu plus sûr, un produit à la fois.